Dans le monde entier, on trouve de plus en plus d'aliments (ultra) transformés. Si la transformation présente des avantages, tels que l'accroissement de la sécurité et disponibilité alimentaires, de même que la réduction du gaspillage, elle soulève également des questions quant à ses effets à long terme sur la santé. De mauvaises habitudes alimentaires sont sans aucun doute une cause majeure de maladie et de décès. Cela explique aussi pourquoi les aliments (ultra) transformés font depuis longtemps l'objet de recherches et de discussions, plus précisément quant à savoir quels produits sont (ultra) transformés et dans quelle mesure ils sont néfastes pour la santé.

Classification NOVA
Lorsqu’il est question d'aliments transformés, on fait souvent référence à la classification NOVA, élaborée par le scientifique brésilien Carlos Monteiro. Cette classification repose sur le degré de transformation et distingue quatre groupes : les aliments non transformés ou peu transformés, les ingrédients culinaires, les aliments transformés et les aliments ultra-transformés. La classification NOVA ne fait pas l'unanimité. Elle ne semble pas assez précise, donne l'impression que la transformation des aliments est mauvaise pour la santé et désigne les aliments ultra-transformés comme responsables du problème de l’obésité.

Selon la classification NOVA, le pain frais est transformé et le pain de longue conservation est ultra- transformé. Toutefois, Il n’y a pas de pain sans transformation. Sans ce processus, les céréales ne sont d'ailleurs pas (vraiment) comestibles.

Le pain complet, le bon choix
La consommation d'aliments (ultra) transformés suscite des inquiétudes quant à ses effets à long terme sur la santé. Une méta-analyse montre en effet que 32 maladies sont plus fréquentes chez les personnes qui consomment beaucoup de produits (ultra) transformés (association entre part d’aliments transformés dans l’alimentation et apparition ou incidence de maladies). Bien qu'une mauvaise alimentation soit une cause majeure de maladie et de décès, cela ne s’applique cependant pas à tous les produits qui, selon la classification NOVA sont (ultra) transformés, comme le pain et les céréales pour le petit-déjeuner. C’est ce que confirme une étude récente, réalisée en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé.

Le pain complet a des effets positifs démontrés sur la santé, aussi bien à court qu’à long terme. Le Conseil Supérieur de la Santé recommande de consommer chaque jour au moins 125 grammes de produits céréaliers complets, ce qui correspond à au moins 3 tranches de pain complet. C’est pourquoi le pain gris et complet se trouvent en troisième position dans la pyramide alimentaire (famille des féculents).

Transformé ≠ mauvais pour la santé
L’Institut flamand Gezond Leven indique que la transformation des aliments présente généralement de nombreux avantages : meilleures possibilités de conservation, meilleure digestion, plus grande disponibilité des nutriments et plus grande facilité d’utilisation. Parmi les aliments transformés bons pour la santé, on retrouve par exemple le pain complet, les légumes surgelés ou le yoghourt. Toutefois, la transformation des aliments peut aussi être délétère et rendre notre alimentation moins saine, par exemple si du sucre, des graisses (saturées) et/ou du sel sont ajoutés, ou si (une partie des) les nutriments sont perdus. Le degré de transformation des aliments n’est qu’un des nombreux critères pris en compte dans les recommandations de la pyramide alimentaire. Il est conseillé de consommer le moins possible d’aliments de la pointe de la pyramide, c’est-à-dire des produits souvent ultra transformés.

La valeur nutritionnelle reste prépondérante
Tous les aliments (ultra) transformés ne sont donc pas mauvais pour la santé. Il n’est pas nécessaire de les éviter totalement. Le degré de transformation ne permet pas à lui seul de déterminer si un produit est sain ou pas. La valeur d'un produit en termes de santé est en effet déterminée par sa valeur nutritionnelle, notamment la présence de fibres et la diversité dans laquelle celles-ci sont (devraient être) consommées.

Le pain est-il transformé ? Oui. Toutefois, est-il mauvais pour la santé ? Certainement pas. Nous pourrions même en manger plus.

Apprenez-en plus ici sur les connaissances et les préoccupations des consommateurs à propos des aliments (ultra) transformés.

Sources :
Monteiro, C.A., Cannon, G., Lawrence, M., Costa Louzada, M.L. and Pereira Machado, P. 2019. Ultra-processed foods, diet quality, and health using the NOVA classification system. Rome, FAO.
Lane, M. M., Gamage, E., Du, S., Ashtree, D. N., McGuinness, A. J., Gauci, S., ... & Marx, W. (2024). Ultra-processed food exposure and adverse health outcomes: umbrella review of epidemiological meta-analyses. bmj, 384.
Cordova, R., Viallon, V., Fontvieille, E., Peruchet-Noray, L., Jansana, A., Wagner, K. H., ... & Freisling, H. (2023). Consumption of ultra-processed foods and risk of multimorbidity of cancer and cardiometabolic diseases: a multinational cohort study. The Lancet Regional Health–Europe.
Vlaams Instituut Gezond Leven, voir https://www.gezondleven.be/themas/voeding/ultrabewerkte-voeding